Le monde actuel présente à bien des égards une situation paradoxale. La population mondiale est de 6,8 milliards d'individus On compte plus d'un milliard de personnes sous-alimentées dans le monde. Près de 1, 4 milliard de personnes n'ont pas accès à un point d'eau potable. Il faut savoir de plus que 80% de l'énergie dans le monde est consommée par 20% d'habitants de la planète, principalement les pays industrialisés et les 80% de la planète consomment 20% de l'énergie généralement traditionnelle (bois) ou renouvelable comme l'hydraulique. Il y a donc un rapport de 1 à 16 ; en clair par exemple, un Américain consomme 8 tonnes de pétrole par an contre 1,8 tonne en moyenne mondiale et à peine 0,5 tonne pour la plupart des pays africains. L'Algérie consomme 1 tonne mais elle peut en consommer moins du fait d'un gaspillage important évalué à au moins 20%. Le temps du pétrole abondant et bon marché sera très bientôt derrière nous. C'est le cri d'alarme du docteur Fatih Birol, chef économiste à l'Agence internationale de l'énergie, organisme basé à Paris. Dans un entretien accordé au journaliste Steve Connor du quotidien britannique The Independent, Fatih Birol donne une évaluation très pessimiste des réserves de pétrole à l'échelle de la planète. Selon lui, la production mondiale devrait atteindre son niveau maximum dans une dizaine d'années, c'est-à-dire au moins dix ans plus tôt que prévu par la plupart des estimations des pays de l'OCDE. Il ajoute que cet « oil crunch » devrait se traduire par une augmentation durable du prix du baril car la demande continue à augmenter et devrait même dépasser l'offre disponible dès l'année 2010. Après l'envolée des prix de juillet 2008 (147 dollars mais à peine les 30 dollars atteints en 1982 en dollars constants), il y eut une chute brutale des prix malgré les retraits de l'OPEP : on se souvient que le pétrole a atteint 35 dollars en décembre 2008. La situation de 2009 se présente différemment, le prix du pétrole se stabilise autour de 70 dollars. Pourtant, le pétrole se fait de plus en plus rare. Selon une étude de l'AIE, à partir de l'année prochaine, la production mondiale de pétrole va décroître à un rythme de plus en plus élevé, que ce pétrole soit « conventionnel » et facile à extraire ou qu'il s'agisse de pétrole dont les conditions d'extraction sont difficiles, très coûteuses, techniquement risquées et aléatoires, très coûteuses aussi pour l'environnement. Les variations de prix du pétrole au cours des prochaines années, en hausse ou en baisse, ne seront qu'un épiphénomène. L'évolution sur une longue période sera une augmentation constante des prix à mesure de la rareté croissante du pétrole. Divers facteurs économiques (récession), climatiques (hivers doux) ou autres peuvent soit retarder le moment de ce déclin, soit conduire à une fluctuation en forme de « tôle ondulée » du maximum de la production. Le monde est beaucoup plus proche de manquer de pétrole que les estimations officielles ne l'admettent, selon un informateur de l'Agence internationale de l'énergie qui affirme qu'elle a délibérément minimisé une pénurie imminente de peur de déclencher des achats paniques. La dernière édition du World Energy Outlook prévoyait une production de 105 millions de barils/jours, alors que des voix à l'intérieur de l'agence s'interrogent et redoutent que la fourchette 90-95 mb/j ne soit intenable. Désormais, la théorie du « pic pétrolier » trouve des partisans au coeur même du secteur de l'énergie. « L'AIE prévoyait en 2005 que la production de pétrole pourrait s'élever à 120 millions de barils par jour en 2030, mais elle a été contrainte de réduire progressivement ce chiffre à 116 mb/j puis 105 l'an dernier », « Nombre de personnes à l'intérieur de l'organisation estiment que le maintien de la production, même entre 90 mb/j et 95 mb/j sera impossible, mais il est à craindre que la panique puisse se propager sur les marchés financiers si les chiffres avaient été inférieurs ». Très avantageuses , les énergies renouvelables permettent d'élargir l'accès à l'énergie, de diversifier les approvisionnements et de réduire notamment la pollution de l'air. Alors pourquoi sont-elles toujours en dernière place sur le marché mondial les pays en développement malgré une progression rapide de l'énergie avec 70 milliards de dollars investis dans le monde en 2006 ? la plupart des projets d'énergies renouvelables ne sont toujours pas compétitifs à court et à moyen terme, comparés aux combustibles fossiles. Les banques mettent en balance l'investissement initial en capital, très élevé et la réduction ou la disparition des coûts du combustible. Elles ne sont pas toujours prêtes à financer les options à haut risque, ou alors à des conditions pénalisantes. Il est difficile de réunir les capitaux nécessaires afin de permettre aux énergies renouvelables de réaliser leur potentiel, notamment dans les éconmies en développement ou en transition où la plupart des projets doivent avoir recours à des fonds publics. Les investisseurs sont soumis à des risques géopolitiques, économiques et règlementaires. L’habitat, et le secteur du bâtiment en général, est fortement consommateur d’énergie.La consommation d’énergie dans les habitations représente 43 % de la consommation totale d’énergie en France et 25 % des émissions de gaz à effet de serre. L’énergie est destinée : au chauffage à l’éclairage à la climatisation à l’utilisation de l’eau chaude pour la toilette et la cuisine à l’utilisation des appareils électriques (réfrigérateur, télévision, four, ordinateur etc.) Pour réduire la consommation d’énergie dans l’habitat et les gaz à effet de serre qui en résultent, il s’agit de réduire les besoins et la consommation, en adoptant dans le bâtiment des techniques performantes en termes d’efficacité énergétique : isolation ventilation inertie thermique (capacité à stocker de la chaleur dans les murs, le plancher...) éclairage naturels équipements économes Il s'agit également pour tous les citoyens d'adopter durablement des comportements et des automatismes économes en énergie :éteindre les lumières utiliser des ampoules basse consommation ne pas laisser les appareils électriques en veille baisser le chauffage limiter la climatisation acheter des appareils électriques peu gourmands en énergie adopter toutes les attitudes qui permettront de réduire la facture énergétique Les comportements éco-citoyens favoriseront la baisse de la consommation d'énergie dans l'habitat, tout en respectant, voire en améliorant les conditions de confort et de santé.Le développement des énergies renouvelables s'avère indispensable pour tendre vers la performance énergétique : géothermie, énergie bois, solaire thermique, solaire photovoltaïque, éolien, biomasse… Dans une perspective de développement durable, le secteur du bâtiment doit s’orienter vers la Haute Performance Énergétique et la Haute Qualité Environnementale, qui, couplée avec les efforts de chaque citoyen, permettront de réduire la consommation d'énergie dans l'habitat. Pour les pays en développement, obligés de consacrer une partie importante de leurs recettes d'exportation aux importations de pétrole, il est tentant de passer aux énergies renouvelables locales. Les combustibles fossiles étant souvent fortemnt subventionnés, une telle évolution allège immédiatement les charges de l'Etat. Pur étonnant que cela paraisse, le bilan économique des énergies renouvelables est souvent meilleur dans les pays en développement que sur les marchés de l'OCDE. L'électrictié produite par des systèmes solaires photovoltaïques, chauffage solaire, absorbeurs de biogaz : autant de technologies à petite échelle commercialisées avec succès dans nombre de pays en développement, utilisés par de millions de foyers. A une échelle plus large, l'énergie éolienne et la géothermie, les petites centrales hydroélectriques et de biomasse commencent à remplacer les combustibls fossiles. A l'échelle mondiale, pourtant, la part de ces technologies reste limitée. Ce qui peut et doit être fait afin de généraliser le recours à des solutions novatriceds et non polluantes en matière énergétique n'en est qu'à ses débuts. Malgré l'importance des besions de financement et du potentiel dans les pays en développement, les promoteurs de projets d'énergies renouvelables se plaignent souvent de manque d'intérêt des banques que ce soit pour financer leurs activités ou pour prêter à leurs clients. A les entendre, les banques ne connaissent pas leur technlogie, ne comprennent pas leurs activités ou les besions de leurs clients et il n'existe pas d'incitations les encourageant à mettre en place les services qu'elles pourraient offrir. Les institutions financières se voient en outils plutôt qu'en initiatrices du changement. Avant de se détourner des technologies émettrices de carbone au profit des sources plus propres, elles doivent s'assurer qu'il existe une demande suffisante pour réaliser des économies d'échelle. Pour un financement d'énergies renouvelables à petite échelle, une banque doit pouvoir compter préalablement sur un portefeuille de 10 000 prêts à des foyers. Pour des projets à plus grande échelle, 5 à 10 usines peuvent être nécessaires. Les banques de nombreux pays en développement disposent de suffisamment de capitaux et sont en général désireuses de mettre au point de nouveaux produits de prêt. Cependant, pour lés énergies renouvelables elles hésitent en raison de la nouveauté des technologis, de l'incertitude quant à la gestion des risques et de la qualité inégale des produits ou des services proposés. Les organismes de développemente et les institutions financières internationales peuvent apporter leur aide, mais ils doivent changer d'approche en matière de lignes de credit et compter davantage sur l'engagement du secteur privé. Ces institutions peuvent aider les banques à mettre au point leurs premiers portefeuilles de prêts et à acquerir de l'expérience en faisant travailler leurs propres capitaux dans le secteur des energies propres. Il n'existe pas de recette générale pour attirer les banques, mais un certain nombre d'activités peuvent y contribuer : sensibilisation, formation des responsables des prêts, appui technique pourl'établissement d'instruments dédiés et mécanismes de soutien financier tels que les réductions des taux d'intérêt ou le partage des risques. la réduction des taux d'intérêt, les garanties, l'appui pour les cautionnements, des prêts à plus long terme, representent d'autres moyens possibles permettant d'élargir le marché du credit, selon la situation. Une intervention financière adaptée devrait encourager la croissance du marché et la mise au point de produits et de services, sans pour autant fausser le marché. Une stratégie de sortie doit également être définie à l'avance. .